mardi 22 novembre 2011

Les porteuses

Petits petons...

Ici, ce sont très généralement les femmes qui portent. Elles portent leurs enfants, elles portent les courses. Parfois les deux en même temps, dans un bel exercice d'équilibriste...


Les femmes portent leurs enfants, puis, lorsque la famille devient trop nombreuse, ce sont les frères et soeurs qui ont la charge des nouveaux venus, placés sous leur responsabilité -même à quatre ans, ce qui donne lieu à des photos particulièrement attendrissantes, à des "hooooo" et des "haaaaa" touristiques ravis et satisfaits de cette belle image de la famille nombreuse et solidaire.

Photo de Torsten Lenk
Mais surtout, surtout, les femmes, les filles, dès le plus jeune âge, portent l'eau, dans des bidons en plastique, presque toujours d'un jaune canard, qu'elles attachent à leurs épaules avec de la ficelle. Ici aussi on est dans La source des femmes, version éthiopienne, Radu Mihaileanu en moins.

Un bidon gris, c'est rare
En courant... Facile, ça descend...
Ce rôle leur est quasiment invariablement imparti, au titre des tâches domestiques dont la gent féminine est la dépositaire dans les zones de culture rurale, à tel point que certaines marques d'eau en bouteille ou certaines affiches publicitaires relaient l'image d'Epinal d'une femme, parfois d'une fillette, heureuse de se scier les épaules une à deux fois par jour avec des bidons de 10 litres et plus.

Cette image contraste curieusement avec l'image - irénique elle aussi, car les travaux des champs ne sont pas exactement de tout repos pour ces messieurs - de l'Ethiopien, homme fier et libre, sans entrave, soutenant ses bras à l'aide de son bâton qu'il porte en travers des épaules.


Lorsqu'elles ne portent pas l'eau, elles peuvent porter jusqu'à 60 Kg d'eucalyptus sur plusieurs kilomètres, plus de 10 parfois, repoussant alors la limite de l'imaginable à moins d'être championne d'haltérophilie. Et les haltérophiles, elles, portent des chaussures.

De la colline de Entoto, vers Addis

Mais elles portent également le produit de la récolte des champs vers la maison et de la maison au marché, car ce sont elles qui vont vendre et acheter au marché.


 Et puis elles portent également le bois de chauffage. C'est très diversifié.


Vous l'aurez saisi, il est assez rare de croiser sur le bord des routes éthiopiennes des femmes, bras ballants, le nez au vent, faisant prendre l'air à leurs dents, comme Miss Harriet sur les falaises d'Etretat.





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