samedi 26 novembre 2011

Axoum, Saba, l'archéologie...

Je ne mettais toujours pas le pied sur le parc Ezana d'Eva, mais par contre, au fil de mes explorations, j'ai vite largué tout guide touristique officiel ou non pour arpenter la zone au grand étonnement des habitants, peu habitués à voir des Farangis, seuls, marchant - à pied, oui madame, à pied, c'est fou!- un bon kilomètre hors de la ville pour accéder au prétendu palais de la reine de Saba -dont l'authenticité est peut-être douteuse, mais qu'importe, rêvons un peu...

Ce fameux "palais" n'aurait été découvert et préservé il n'y a que quelques années par des archéologues allemands...

Comme si un blanc normalement constitué n'était pas capable de demander globalement son chemin en simili-Amharique après plus de 10 jours dans ce pays, à grands renforts de bras et de mains.
 
En face du palais, un champ de tef, céréale locale servant à préparer notamment les fameuses galettes injera, est ponctué de stèles funéraires encore en attente -ou pas - d'être explorées. Malgré le développement -encore balbutiant- de l'industrie touristique, cette zone recèle encore de nombreux mystères et l'avancée des recherches semble assez laborieuse d'un point de vue administratif, économique et politique.
Sans me faire plus ethnocentrique que les Ethiopiens eux-mêmes, ces stèles ressemblent furieusement à des menhirs. Si Uderzo a encore envie de faire un 32ème album des aventures d'Astérix et Obélix, je lui suggère vivement Obélix chez la reine de Saba...


Les recherches archéologiques sont encore peu développées, ou ont été interrompues, faute d'autorisations, faute de financements, à tel point que des découvertes importantes sont encore faites de nos jours, comme cette sorte de pierre de rosette locale, rédigée en grec, guèze et araméen, racontant la victoire du roi Ezana lors d'une campagne militaire d'expansion du royaume. Elle fut découverte il y a quelques années par un paysan ayant quelques difficultés à labourer son champ avec une charrue entravée par la petite tonne de pierre située juste en-dessous.




Le parcours de Tilahun, notre guide du premier jour, avant que je ne prenne le large, nous a amenés peu à peu sur les traces de la Reine de Saba -je laisserai aux historiens le soin de valider ou non ces propositions- à Axoum, notamment une piscine, sorte de grande mare artificielle, reconstruite par Haïlé Sélassié, mais qui conserve encore quelques traces prétendues du passage mythique de la reine, notamment les marches qu'elle aurait empruntées pour sa royale descente dans l'eau.

Mais ce n'est ni sa piscine, ni les ruines de son palais qui font de la reine de Saba l'une des figures les plus glamour de l'histoire humaine, c'est, bien sûr, son histoire avec le roi Salomon, qui a inspiré le navet intergalactique de King Vidor en 1959 avec la très -trop- pâlote Gina Lollobrigida... et surtout les conséquences légendaires sur l'Arche d'Alliance, dont l'histoire mythifiée par les Ethiopiens est plus haletante que le meilleur roman policier contemporain... A suivre dans un prochain épisode, en couleur et en détail, la véritable histoire de la Reine de Saba et du Roi Salomon, version axoumite.

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